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Boris Vian - Le Transcendant Satrape

Le Transcendant Satrape

Boris Vian

Durée 1h

Avec Clément Morinière, Jérôme Quintard et Pierre-Alain Vernette

Musique Jérôme Quintard et Pierre-Alain Vernette

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Textes et chansons de Boris Vian. 

« Que Dieu garisse tous larrons, Tous traiteurs et tous felons,
Tous felons et tous traiteurs, Et tous encriemes pecheur
Cius qui bien fait ne doit pas vivre, Mais cils qui tout ades est yvres,
Et cils qui embre et prent et tolt Et qui emprunte et nient ne solt,
Ja tel gent ne puissent morir ! Car pechesse serait de destruir »

Pour Renart, un pauvre « goupil » fréquemment tenaillé par la faim, tout est bon pour se nourrir, y compris le vol et la ruse. Sa plus grande victime est le loup Ysengrin, qu’il attire dans toutes sortes de pièges. Mais les animaux dont se joue Renart finissent par se plaindre de lui, et, à la Cour du Roi Noble, viennent demander justice.

 

Le Roman de Renart met en scène un « goupil » particulièrement rusé, devenu si fameux que le français moderne conserve la mémoire de ce qui n’était que le nom d’un personnage : Renart, devenu renard. Voleur, menteur, glouton, débauché, beau parleur et contestataire, Renart ne manque pas une occasion de ridiculiser Ysengrin, le loup, son grand ennemi ; de tromper Noble, le lion, son roi ; et bien sûr de dévorer les volailles qui, comme Chantecler le coq, ont le malheur de croiser sa route. Ni les procès, ni les duels, ni les condamnations à mort ne peuvent venir à bout d’un héros si retors. Puisant dans la matière foisonnante des récits qui forment le Roman de Renart, composé au cours des XIIe et XIIIe siècles, l’adaptation fait entendre la verve, parfois crue, de la langue originale.

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Drole, corrosif, contestataire et amoral, Le Roman de Renart est un texte unique, un texte fleuve, une suite de variations jubilatoires qui mettent en scène les aventures d’un goupil, Renart, qui ne manque pas une occasion de mentir, de tromper, de blasphémer, de voler et de tuer. Clément Morinière et Clément Carabédian pretent leurs voix à Renart, et à son éternel ennemi, Ysengrin; ainsi qu’à la foule des animaux qui peuplent la Cour du Roi Noble. Le loup et le renard prennent vie grace aux masques créés par Erhard Stiefel, qui donnent chair à ces animaux trop humains.

Le texte

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Notre adaptation s’appuie sur une traduction originale, rimée. Nous avons pris le parti de ne pas atténuer le caractère corrosif, vulgaire parfois, du Roman. Les épisodes mis en scène sont :

→ La confession de Renart

→ Le Puits
→ Renart et les anguilles

→ Renart chez Hersent

→ Le duel judiciaire

Extrait

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Puis il [Renart] s’éloigne vivement.
Car il voulait se soulager Avant que d’aller se coucher.
Renart fait remonter sa queue Pour lacher sept pets tapageurs :
« Le premier, dit-il, pour mon père ! Que le second soit pour ma mère
Le troisième pour mes bienfaiteurs Et pour tous mes prédécesseurs
Le quatrième pour les volailles Dont j’ai dévoré les entrailles.
Et le cinquième pour le vilain, Qui ici apporta ce foin !
Six : l’amour dont je suis épris, Pour dame Hersent, ma douce amie,
Le septième est pour Ysengrin Que dieu le fasse souffrir demain
Qu’il ait bataille en se levant ! Qu’il meure dans de cruels tourments !
Dieu n’a pas fait de créature Pour qui ma haine est aussi dure
Qu’il n’aille pas jusqu’à la Saint-Jean Il m’a fait souffrir maints tourments ! Qu’à une corde, il se fasse pendre Sans que personne n’aille le défendre ! » Renart est allé se coucher Car il voudrait se reposer
Il se recommande aux apotres Puis récite trois patenotres :
« Que Dieu garisse tous larrons, Tous traiteurs et tous felons,
Tous felons et tous traiteurs, Et tous encriemes pecheur
Cius qui bien fait ne doit pas vivre, Mais cils qui tout ades est yvres,
Et cils qui embre et prent et tolt Et qui emprunte et nient ne solt,
Ja tel gent ne puissent morir ! Car pechesse serait de destruir »

Renart
Renart et Isengrin
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